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Le stade Caroline Faye, un joyau qui part en lambeaux : Diagnostic d’une infrastructure sportive en état de dégradation avancé.

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Rénové grâce à la coopération chinoise à un coût global d’un milliard 200 millions de francs CFA, le stade Caroline Faye de Mbour a été inauguré le dimanche 10 septembre 2017 ; Ce fut la cristallisation des rêves de toute une jeunesse fatigué d’en démordre avec le sable du stade municipal et le soleil ardent des matchs diurnes. Un joyau composé d’un terrain gazonné synthétique, de vestiaires et d’une piste d’athlétisme de dernière génération entre autres, permettant la pratique du football et de l’athlétisme par la même occasion. Toutefois, depuis temps, la population de la capitale de la petite côte fait le constat amer d’un état de dégradation avancé de l’infrastructure.

Les amateurs de football qui fréquentent le stade Caroline Faye de Mbour regardent les matchs nocturnes des navétanes sous la peur, le stress et l’anxiété. En effet, l’État de délabrement du stade est très avancé. Sur les 60 lampes des projecteurs qui doivent illuminer le jeu des footballeurs, seulement 6 fonctionnent. Soit 1/10 de la lumière prévue pour permettre aux amoureux du ballon rond de se délecter du talent des jeunes prodiges de la commune. A cela s’ajoute une pelouse déchiquetée de toute part.

Un grand danger pour les pratiquants du sport favori des sénégalais. Interpellés sur la question, les responsables du Navetane mbourois se renvoient la balle entre Président de l’Odcav, de zone, d’ASC, les arbitres le Comité de gestion dirigé par le Maire de la Commune ou simplement la Direction du Stade.

Le dimanche soir, par exemple, le match de 20h opposant l’ASC Mankoo et l’ASC Zone Gare Routière a failli ne pas être disputé. N’eût été le refus des arbitres de prendre la responsabilité de reporter le match á une date ultérieure les 2 formations allaient rebrousser chemin. La réponse servie par les maîtres du terrain est qu’une autre rencontre avait été jouée dans les mêmes conditions quelques instants au paravent. Le Secrétaire Administratif de l’ASC Mankoo a d’ailleurs formulé une note d’information á l’endroit des responsables du tournoi. Dans la missive, l’ASC Mankoo fustige les conditions dans lesquels ils ont été obligés de jouer en mettant en péril l’intégrité physique des 22 acteurs du jeu.

Joint au téléphone, le Maire Fallou Sylla, Président du Comité de Gestion du Stade explique les difficultés posées par les lampes des projecteurs d’abord. « Il faut savoir que les lampadaires qui sont là-bas ont été installés par les chinois. Et ces derniers ont utilisé des lampadaires qu’eux seuls ont les pièces de rechange. Il y eu également des problèmes avec les douilles également de mauvaise qualité », fait savoir Fallou Sylla. Dans le même sens, il indique l’arrêt brusque la quasi-totalité des lumières du stade a été causé par un court-circuit survenu ces dernières semaines et qui a fini par mettre l’aire de jeu du stade dans un clair-obscur total.

A l’en croire, le Comité qu’il dirige a déjà signé un contrat avec une entreprise pour la remise à neuf des lumières. « Avec le mouvement navétane, et la Direction du Stade nous avons signé un contrat avec quelqu’un qui doit remettre en marche les lampadaires. On lui a déjà donné une avance d’un million et demi pour remette à neuf les lampes », informe le Président du Comité de Gestion.

De son côté la Directrice du Stade embouche la même trompette et assure que les travaux vont démarrer dans la semaine. « Pour les lumières, au plus tard jeudi les travaux vont démarrer pour réhabiliter l’éclairage parce que nous avons senti qu’il était dans un état de dégradation assez avancé mais on a pu trouver les moyens qui vont nous permettre de démarrer les travaux dès jeudi prochain », confie Tiguida Camara.

Pour ce qui concerne la pelouse, les autorités du stade son unanimes. Les moyens ne sont pas leur portée pour la réhabilitation du tapis synthétique qui demande beaucoup de moyens. « Pour la pelouse, on n’a pas encore les moyens de le faire. On a écrit à l’état, et particulièrement au ministère pour la réhabilitation de cette pelouse », martèle Fallou Sylla. Même son de cloche pour la Directrice de l’infrastructure : « Par rapport à la pelouse, nous sommes en train de voir avec des partenaires, avec des privés, avec même la fédération de football les voies et moyens d’avoir un tapis neuf », soutient l’ex-Cheffe du Service Départemental des sports de Mbour.

Dans la foulée, Tiguida Camara qui assure la fonction de Directrice du Stade Caroline Faye depuis le rappel à Dieu de Mouhamed Yaly Diakhaté survenu en début d’année, estime la cause principale de la pelouse du stade est la surexploitation infligée à l’infrastructure. « Réellement depuis l’ouverture du stade, à part les grandes fêtes religieuses on ne peut pas dire que le stade est au repos », se désole-t-elle.

Dans cet ordre d’idées, elle estime que le deuxième plus grand facteur de dégradation de la pelouse est la nature même des activités qui y sont organisées. D’ailleurs, révèles la Directrice, ce sont des activités qui ne protègent pas assez la pelouse malgré la mesure de restriction inclue dans les contrats signés avec les organisateurs. « Malheureusement, on nous mets toujours devant le fait accompli et ne nous est pas possible de dire à quelques heures des évènements de dire qu’ils sont annulés. Il y a des organisateurs qui viennent sans rien payer, dégrader la pelouse et s’en retournent comme ça parce que derrière il y a une certaine pression politique ou religieuse qui fait que la personne peut commettre cette forfaiture sans risque d’être inquiétée », fulmine Madame Badiane.

Ainsi, estime-t-elle, « c’est un problème qui interpelle toute la population. Je demanderai ainsi à tout le monde, que ce soit des religieux, des sportifs, des politiques, de protéger ce stade surtout la pelouse car si elle se dégrade rien n’est plus possible d’y être organisé ».

Mbour info

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