Des cas suspects dans la nature
Alors que le virus responsable de la pandémie mondiale du siècle a fini par s’installer dans diverses localités du pays, les craintes du dispositif de riposte au Covid-19 se retrouvent au niveau des cas communautaires. dans sa stratégie, le ministère de la Santé et de l’action sociale a opté pour un dépistage précoce des symptomatiques et des personnes à risque avec un confinement systématique des contacts identifiés et de leur entourage immédiat. direct news s’est intéressé à cette stratégie dite de confinement qui présente des failles révélées dans sa mise en œuvre.
Le confinement des personnes suspectées d’être porteuses du coronavirus a été annoncé en grandes pompes avant la fermeture de l’espace aérien par une mise en quarantaine systématique des voyageurs en provenance des zones fortement touchées au niveau du hangar pèlerin de l’aéroport militaire de Yoff. Cette volonté s’est tout de suite heurtée à la disponibilité de commodités au niveau de ce site avant d’être suivie d’une fermeture de l’aéroport international Blaise de Diagne de Diass, marquant la mesure de suspension des vols entrants et sortants. C’est ainsi, que les premiers confinés ont été des Sénégalais revenus de l’étranger, avec les bloqués de Rosso au niveau de Saint – Louis et les « américains » du vol Delta du 25 mars au Lac Rose. Ce dispositif de confinement ou de mise en « quatorzaine » a permis au service sanitaire d’avoir une bonne maitrise des cas importés avec un suivi quotidien et des tests effectués pour les « confinés » dès leur prise en charge avec les premiers résultats qui ont été les 5 cas importés sur le site du Lac Rose. Des cas importés très tôt détectés, qui ont permis d’éviter le pire et de confronter la fermeture des frontières intervenue le 20 mars 2020. Cependant, tout n’a pas été maitrisé dans la mise en place du confinement.
Les ratés du confinement
Le placement en confinement des personnes consiste à mettre à l’écart les personnes qui ne sont pas malades, mais qui ont pu être exposées à un agent infectieux ou à une maladie infectieuse, ou à restreindre leurs activités, afin de surveiller l’apparition de symptômes et de détecter précocement des cas. Le confinement est à distinguer de l’isolement, qui consiste à mettre à l’écart les personnes malades ou infectées afin d’éviter la propagation d’une infection ou la contamination. Aussi, les personnes confinées doivent être installées dans des chambres seules, bien aérées et spacieuses avec cabinet de toilette à l’intérieur à défaut les lits doivent être placés à un mètre l’un de l’autre en cas d’occupation multiple. Les « confinés » disposent lors de leur séjour de la nourriture, de l’eau et des produits d’hygiène en sus de moyens de communication avec l’extérieur. Les sites identifiés à cet effet répondent suffisamment aux critères ainsi déclinés par l’OMS, qui n’inclut pas le « confort » dans le choix des lieux de confinement. Cependant, un des aspects sur lequel, nos services sanitaires ont des choses à corriger, c’est sur le dispositif de communication avec les « confinés » qui doit recevoir, dans une langue qu’elles comprennent, des informations sur leurs droits ; les choses qui leur seront fournies ; la durée de leur placement en quarantaine ; ce qu’il se passera si elles tombent malades. Cette situation a été, selon nos indiscrétions, la base d’un « soulèvement » des confinés du Lac Rose.
Lac rose, un confinement au goût salé …..
Communément désignés par leur lieu de provenance, les « américains » qui ont été pris en charge à leur descente d’avion par le district sanitaire de Sangalkam ont connu dès leur prise en charge les premiers tests avec la détection de 5 cas positifs au Covid-19. Ces cas importés exfiltrés du groupe des « 42 » ont été pris en charge au niveau de l’hôpital Dalal Jam ce qui a permis de continuer la surveillance du reste du groupe devenu, personnes contacts de porteurs du coronavirus. Cependant, ce qui devait être un confinement des négatifs au premier test au Covid-19 a connu des ratés à travers les libertés prises par certains du groupe des confinés qui se sont crus être en camp de vacances. Des rassemblements ont été notés au niveau des espaces communs, des objets ont été échangés entre eux et le personnel d’encadrement avec le temps était à tu à moi avec les « confinés » brisant ainsi les mesures barrières édictées dans pareil cas. Résultat des courses, 4 autres cas ont été testés positifs lors du second test de contrôle avant la fin du confinement, qui devrait en tout état de cause remettre les compteurs à zéro. Mais à l’annonce d’une nouvelle mise en « quatorzaine » suite au statut de cas contact renouvelé pour le groupe, les pressions ont jailli de partout pour faire plier les responsables sanitaires qui avaient décrété en toute responsabilité la mesure. Un éminent médecin en ligne de front dans cette lutte contre le coronavirus a même été saisi pour donner son consentement dans « l’élargissement » des personnes qui ont été déclarées négatives une seconde fois. Face à ces pressions venues de l’intérieur du site du Lac Rose menées par une personne assez influente dans Dakar, les acteurs sanitaires du district de Sangalkam ont été catégoriques, il faut renouveler les 14 jours de confinement. Alors que de nouvelles mesures restrictives à l’endroit des populations pour faire face au Covid19 ont été adoptées lors du conseil des ministres et au niveau des rencontres des experts, les interventions pour « relâcher » les confinés du Lac Rose s’enchainaient et la riposte médiatique s’organisait aidé en cela par des relais extérieurs. C’est ainsi, que les plus ardents défenseurs du renouvellement du confinement ont été amenés à revoir leur position pour faire ouvrir les portes du Lac Rose et laisser toutes ces personnes qui ont été dans un groupe qui a connu 9 cas déclarés positifs au Covid-10 retourner dans la communauté.
Dans les hôtels, les confinés se regroupent
Le confinement dans les hôtels risque d’être de nouveaux foyers du Covid-19 si on n’y prend garde. Nous avons appris que dans un réceptif hôtelier du centre-ville réquisitionné pour les besoins de confinement de contacts, les « confinés » se regroupent à plusieurs dans les chambres pour taper la causette. Pis, aucune mesure barrière n’est adoptée et le regroupement au niveau des couloirs à des heures tardives est même noté. De quoi, interpeller sur les mesures à faire adopter par les confinés qui oublient qu’ils sont pris en charge par les ressources du contribuable dans un moment critique pour bon nombre de nos compatriotes.
Un combat sans passe-droit !
La lutte contre le coronavirus, doit se faire loin de toutes émotions et de privilèges dus aux rangs ou aux statuts des uns et des autres. Nous sommes tous des Sénégalais avec une communauté de destin dans une épreuve qui n’épargne personne. Les forces de l’ordre et de sécurité et le personnel de santé ne comptent plus ses heures et son sacrifice pour veiller sur les populations. Ces derniers sont confinés dans les réceptifs hôteliers avec les cas contacts et voyageurs rentrés après la fermeture des frontières. Des sacrifices qu’ils ont consentis et demandés aussi aux populations dans les messages de sensibilisation. Alors au nom de qui doiton accorder un passe – droit à des Sénégalais qui se sentent à part ? Il faut être ferme et contraindre les uns et les autres à se soumettre aux décisions prises, car dans les circonstances actuelles, la moindre mauvaise décision peut se compter en morts ou en explosion des cas infectés au Covid-19.
Les « américains » du Lac rose libérés, mais toujours confinés
Nos « américains » du Lac Rose ont été autorisés à regagner leurs domiciles ce mercredi 08 avril au 15e jour de leur mise en quarantaine suite au retour organisé par les services du ministre Amadou Ba en rapport avec le ministère du Transport aérien et le dispositif de riposte du Covid-19 du ministère de la Santé. Après des pressions exercées sur des autorités et leurs sorties précipitées, les services du district sanitaire de Sangalkam ont fait obligation d’un confinement « à domicile » de 14 jours suite à la découverte de 4 testés positifs à la veille de la fin du confinement. C’est dire que nos « américains » sont soumis aux rigueurs de loi du couvre-feu 24h/24 et une sortie avant la fin de la période de « quatorzaine » devrait être sanctionnée. Ne faut-il pas en ce sens organiser des visites inopinées dans les domiciles ? On nous renseigne qu’une dame a fait des mains et des pieds pour qu’ on la fasse sortir. Sur ce registre précis, elle a eu à mettre la pression sur la cellule de gestion de crise. Qui est cette dame pour exiger sa libération ? La Santé des populations ne vautelle plus que sa liberté ? Ladite cellule qui s’était illustrée dans un travail remarquable commence à lâcher du lest. Le combat contre le Coronavirus est une affaire trop sérieuse .
Source : Direct News Pape Diogoye Faye