Danger extraction du sable marin : Les populations de Pointe-Saréne alertent sur le danger lié à l’élimination des brise-lames naturels
Mbourtv – Société : L’extraction en haute mer du sable sur les dunes de la bouée 50 qui constituent des brise-lames naturels, risque d’exposer le village de Pointe Saréne et le reste de la petite côte à une érosion côtière à grande vitesse. Pour attirer l’attention des autorités, les villageois ont tenu un rassemblement afin de dénoncer cette extraction dont l‘objectif est la création de nouvelles plages à Saly pour relancer le tourisme balnéaire dans ce site touristique.
Déshabiller saint Jean pour habille saint Paul, c’est ce que veut faire l’entreprise Van Oord qui est chargé de réhabiliter les plages de Saly afin de relancer le tourisme balnéaire. Cependant, la réhabilitation des plages de Saly risque d’engendrer un problème plus catastrophique car les villageois craignent que la destruction des brise-lames naturels en haute mer qui écrase la puissance des vagues, va entraîner des catastrophes.
Rassemblés au niveau de la plage, les manifestants ont dénoncé l’inertie de l’Etat face à l’avancée de la mer qui a fini par engloutir une partie du site de transformation des produits halieutiques. Selon Abdou Khadre Ba «il y a un projet de récupération de sable marin sur la bande qui est à plus de 17km de pointe Saréne. Cette bande sert d’amortissement contre la violence des vagues qui engloutissent la côte. Nous étions surpris que des gens soient venus nous informer pour que l’on déguerpisse nos filets que nous avons installés dans la zone concernée. Pour avoir plus d’informations sur ce projet, nous avons rencontré le maire de Malicounda, Maguette Séne, qui a appelé le directeur de la SAPCO, Aliou Sow. Ce dernier l’ a informé qu’il n’est pas an courant de cette situation. Aujourd’hui, nous allons faire tout pour que l’entreprise Van Oord ne puisse exposer le village et le reste de la côte. Ceci est catastrophique. Déjà depuis quelques temps, la mer est en train d’avancer à pas de géants, donc éliminer ces brises lame naturels ne va qu’accentuer l’érosion côtière », a martelé le représentant de l’UNAPAS.
Aujourd’hui, l’avancée de la mer est une réalité au niveau de la petite côte. Ce phénomène naturel dû à la fonte des glaces et aux changements climatiques, a eu des conséquences néfastes dans ce village de pêcheurs. D’ailleurs, le nouveau quai de pêche qui était inauguré il y de cela 2 ans par le ministre Omar Gueye qui avait laissé plus de 300m, est en train d’être englouti par la furie des vagues. Craignant que le pire ne se produise dans le nouveau site touristique et Joal, les acteurs de la pêche et toute la communauté, s’érigent en bouclier contre ce projet.
Pape Gana Gueye chargé de communication du réseau départemental des CLPA, ne cache pas son indignation. «Nous sommes surpris de ce qui est arrivé. Les bandes de sables qui constituent des brise-lames naturels vont être enlevés. Nous disons non. Ces brises lames ont un double rôle. C’est à ces niveaux que nous déposons les pots à poulpes pour la reproduction de l’espèce. A Saly nous avons les conséquences que l’érosion a engendrées. Aujourd’hui, enlever ces brise –lames, c’est transporter le problème de Saly à Pointe Saréne et Joal jusqu’à Djifer» tonne le porte-parole du réseau des CLPA. Pour les manifestants qui ont vociféré contre un tel programme, il est incompréhensible de commettre un tel acte. «Comment peut-on prendre ces bandes de terre pour créer des plages afin de relever un tourisme balnéaire à Saly et revenir mettre le futur site touristique et notre activité en danger ? Nous demandons au Président de la République, de mettre fin à ce projet. Si ces gens veulent extraire du sable main, qu’ils choisissent d’autres endroits et nous laissent nos brise-lames naturel» tonnent-ils.
Pour les villageois, les autorités départementales ont exprimé leur impuissance face à la volonté de l’entreprise hollandaise de vouloir détruire les brises lames qui se trouvent en haute mer. C’est pourquoi, ils lancent un appel au Président de la République d’intervenir car c’est une question de survie, estiment-ils.
L’AS