Mbourtv – Société : Le ciel ouvre ses vannes dans le sud du pays mais ne nourrit pas l’espoir des cultivateurs de Ndingler. Dans ce village secoué par un conflit foncier entre les populations et le pdg du groupe Sédima, la famine étale ses tentacules. Depuis près de deux ans, les cultivateurs ne travaillent pas « leur terres octroyées » à Babacar Ngom. Le chef de village et d’autres patriarches s’indignent et dénoncent le mutisme du chef de l’Eat Macky Sall…
Ndingler, les populations reprennent la hache de guerre contre « l’octroi de leurs terres » au promoteur de l’agrobusiness dans cette zone, Babacar Ngom. Elles ne sèment pas et ne récoltent plus depuis le début de ce conflit qui dure depuis deux ans. Cette prochaine saison des pluies, selon des patriarches du village, il n’est pas question de ne pas cultiver leurs surfaces. Quel qu’en soit le prix, ils sont prêts à le payer. C’est une question de survie. Car, regrette le chef du village «la famine éclabousse déjà les cultivateurs. Les greniers sont vides. Cela fait deux ans que nous n’avons pas cultivé nos champs. Pourtant, le milliardaire Babacar Ngom, continue de travailler ces terres à sa guise au détriment de leurs propriétaires. »
Le silence scandaleux de l’Etat
Abdoulaye Dione indexe le silence de l’Etat dans ce conflit. Lui estime que «le président de la République Macky Sall est le principal responsable. Il peut régler ce problème. Nous sollicitions son soutien. On ne devait pas en arriver là. Nous vivons avec ce que nous avons récolté depuis deux ans. Un gouvernement ne doit pas soutenir un riche au détriment des démunis. Nous n’avons que ces terres. Le conflit a perduré. Nous sommes fatigués. Nous n’en pouvons plus. Babacar est un milliardaire.
Nous propriétaires de ces terres, n’avons rien. Pour quoi on veut donner nos terres à ce milliardaire ? » Ainsi, s’interrogent les victimes qui se radicalisent et menacent : « Les gendarmes circulent chaque fois sur les lieux. Mais nous n’allons jamais accepter que Babacar Ngom cultive nos surfaces. Si nous ne les cultivons pas, lui aussi ne va pas les cultiver. Babacar n’aide personne ici. Nous n’attendons rien de lui d’ailleurs. Tout ce qu’on veut, c’est qu’il nous laisse nos terres. Nous voulons les cultiver ». Et poursuit-il : « l’année dernière nous n’avons pas travaillé. L’hivernage arrive encore cette année. Nous avons décidé de les cultiver. Si les forces de l’ordre doivent nous arrêter qu’elles le fassent. Mais on ne va pas nous empêcher de cultiver. Nous sommes prêts. Ils vont emprisonner tout le monde. Comme si nous étions des esclaves. L’esclavage est révolu. Nous allons commencer à défricher nos champs.»
« La famine aux portes de Ndingler »
Dans, le village, à en croire ses habitants, la famine s’installe. «La famine frappe à nos portes. Raison pour laquelle nous n’avons d’yeux que nos champs. Nous demandons aux bonnes volontés de nous venir en aide. Nous avons faim. On n’a plus rien pour survivre», pleurniche le sexagénaire Dione .
A.S Direct News