Certains la verraient s’allier avec un candidat de l’opposition après son élimination sur le parrainage, mais Aïssata Tall Sall n’exclut personne. Donc, y compris Macky Sall. Elle fait partie des recalés du parrainage et elle est dans tous ses états, même si elle concède que «la vie politique est ainsi faite». Aïssata Tall Sall prend le Conseil constitutionnel pour responsable du sort de tous ceux qui ont été éliminés. C’est donc fini pour 2019 et il reste à savoir avec qui elle va s’allier parmi ceux qui seront retenus par les 7 «Sages».
Invitée de l’émission le «Jury du dimanche» de I-radio hier, elle a annoncé une réunion ce mardi, suivie d’une Assemblée générale «dans les tous prochains jours» de son mouvement Osez l’avenir pour décider de leur… avenir. Mais d’emblée, une chose est claire : le maire de Podor ne ferme aucune porte, aussi bien aux opposants qu’au candidat sortant. Elle s’alliera avec le candidat qui sera «le plus proche des idées» de sa coalition, de ce qu’elle «voulait proposer aux Sénégalais».
Elle dit : «J’ai mon opinion qui compte, mais c’est celle de ma base. Notre décision sera publique, expliquée. Je fais la politique depuis longtemps et je n’exclus aucune hypothèse. Toutes les hypothèses sont sur la table. Et je dirai à mes camarades quel est votre avis.» Aïssata Tall Sall a-t-elle mis une croix sur sa proposition pour une candidature unique de l’opposition pour faire face à Macky Sall ? «Je rappelle quand même les circonstances dans lesquelles j’ai répondu à cette question de la candidature commune. On m’avait dit pourquoi vous n’avez pas un candidat unique. J’ai dit peut-être qu’il aurait fallu en discuter bien avant. On n’attend pas à trois mois de l’élection pour dire il nous faut un candidat unique. Donc sur ces questions-là, je suis lucide, sereine, sans passion et responsable», a-t-elle répondu.
Elle admet pourtant avoir eu des pressions venant de ses proches pour soutenir le Président Sall, «même après avoir été recalée» par le Conseil constitutionnel. «Ça ne m’a pas empêchée de tracer mon chemin. Pourquoi céder aux pressions aujourd’hui beaucoup plus qu’auparavant ? Je ne fais pas de la politique une affaire familiale, d’ethnie, de religion, mais parce que je suis consciente que l’idée que j’ai peut servir le Sénégal», a-t-elle souligné. Khalifa éligible, combat perdu pour Karim Aïssata Tall Sall est par ailleurs convaincue que le rabat d’arrêt que les avocats de Khalifa Sall veulent introduire devant la Cour suprême est «suspensif».
Par conséquent, elle est formelle : «Bien évidemment, Khalifa Sall est éligible. Et je vais plus loin que ses avocats : A supposé même qu’il n’y ait pas de rabat d’arrêt, les dossiers ont été déjà déposés depuis le 11 décembre. Alors, comment ferait-on aujourd’hui pour glisser l’arrêt de pourvoi en cassation dans le dossier du Conseil. Qui va dire au Conseil ? Qui va le faire ? On va encore manipuler un dossier au Conseil.» Pour le cas de Karim Wade, l’avocate estime que «le combat a été perdu pour lui du moment où il n’est pas inscrit sur les listes».
«A l’époque (lors du vote du Code électoral), j’observais mes collègues députés du Pds et j’avais trouvé qu’ils n’avaient pas bien mené cette bataille-là. Du moment où le texte dit ne peut pas être candidat qui n’est pas électeur, on avait déjà fini de faire tomber Karim Wade. Et moi j’avais pensé que c’est une réforme intuitu personae qui ne visait que Karim Wade. Et aujourd’hui, Karim Wade n’a pas une carte d’électeur, donc il ne peut pas être éligible. Je ne sais pas ce que fera le Conseil – que mes camardes du Pds m’excusent – mais moi quand on me pose une question en tant que juriste, je donne ma réponse aussi technique qu’elle puisse être.»
Source Lequotidien