Mbourtv – Société : Les populations du village de Balabougou (Commune de Nguéniéne) qui s’opposent au projet agricole de PRODIMEL se sont violemment opposées à la gendarmerie de Joal. Hier à l’issue des affrontements violents qui ont éclaté vers 12h, à cause d’un démarrage des travaux sur le site délibéré
portant sur 100ha dans le périmètre pastoral, 5 blessés ont été noté dans les rangs des villageois et 12 arrestations.
La journée du lundi 30 Mars a été très chaude dans le village de Balabougou, situé dans la commune de Nguéniéne (département de Mbour). Les populations qui continuent à s’opposer au projet agricole de *PRODIMEL* auquel la commune de Nguéniéne avait octroyé 100ha par délibération continuent leur
opposition farouche. La matinée du Lundi, le commandant de brigade de la gendarmerie de Joal qui avait reçu du renfort de taille s’était rendu sur le site pour sécuriser le début des travaux du chantier. Selon des
informateurs, les pandores ont fait des patrouilles dans le village pour dissuader la population. Mais c’était sans compter avec la détermination des habitants à garder jalousement le seul périmètre réservé à l’élevage
dont la commune dispose.
Ainsi, les jeunes se sont mobilisés et sont venus sur le site. Sur place informe une autre source, les hommes en bleu étaient armés jusqu’aux dents prêts à casser du manifestant. D’ailleurs, les premières personnes qui
étaient sur le site l’ont appris à leurs dépens car elles ont été tout simplement tabassées et arrêtées. Vu que la violence risquait de prendre des proportions inquiétantes, certains sages du village ont été sur les
lieux pour calmer les jeunes qui étaient prêts à en découdre avec les gendarmes qu’ils considèrent «comme des protecteurs de l’envahisseur espagnol». Mais soutient Souleymane, tout a débordé lorsque les gendarmes
ont tabassé les vieux. Ces actes de violence sur les sages ont entrainé un sursaut d’orgueil qui a poussé les jeunes à vouloir laver l’affront à tout prix. Ce fut le début d’une intifada. Les gendarmes à bord de 3 véhicules
remplis d’éléments et armés jusqu’aux dents étaient prêts à casser du manifestant. Ce fut donc le début d’une intifada entre les villageois et les pandores. Les forces de l’ordre lancent des lacrymogènes pour disperser
les manifestants qui ripostaient par des jets de pierres. Finalement, il y a eu 12 arrestations dans les rangs des villageois dont le président du foirail de Nguéniène Ndéné Diogoul et l’Imam Abdoulaye Diogoul. Pour les
blessés 5 ont été notés dont Babacar, Cheikh, Moussa et Souleymane. Du côté de la gendarmerie, les pandores ne veulent pas encore se prononcer sur les affrontements.
Toutefois, le maire de la commune qui a hérité de ce dossier litigieux tente de tempérer. Joint par téléphone, Maguèye Ndao exprime ses regrets. «J’ai été informé par un proche sur les évènements malheureux qui se sont
passés dans ma commune. L’administration, c’est la continuité et vraiment je n’en peux rien. Lorsque j’ai été élu par mes pairs pour remplacer le feu Ousmane Tanor Dieng, j’ai tenté une médiation mais une partie de la population a campé sur sa position. Mais du point de vue administratif, à ce que je sache la procédure a été normale maintenant il faut savoir qu’il n’y a pas une unanimité absolue» soutient le maire de la commune de Nguéniéne.
Pour rappel, ce litige qui oppose la mairie et les populations de la commune de Nguéniéne date de 2015. Le projet PRODIMEL qui bénéficie de deux sites dans la commune avait l’intention d’obtenir un site supplémentaire. Or le seul site restant est protégé par les éleveurs car étant la seule zone de pâturage dans la localité. Entre temps, la commune a délibéré 100ha dans ce site pour permettre une partie de la population d’y travailler (2250f/j et par journalier) et de permettre à la municipalité de renflouer les caisses. Depuis lors, la procédure a suit son cours jusqu’à une délibération mais les éleveurs ont campé sur leur position malgré l’incarcération de trois des leurs au premier temps dont le président du foirail, Ndéné Diogoul, l’Imam Abdoulaye. Ces affrontements viennent encore envenimer la situation qui était délétère depuis quelques mois à cause de cette délibération.
L’AS