Mbourtv – Santé : Des habitants de la ville de Mbour (ouest) préconisent un confinement national, le seul moyen, selon eux, de ‘’freiner définitivement’’ la propagation de la maladie à coronavirus dans le pays et de rompre la chaîne de transmission communautaire, dont le nombre de cas continue de croître, suscitant de plus en plus d’inquiétude.
Homme d’affaires demeurant au quartier 11-Novembre, Assane Diop ne tergiverse pas sur la voie à suivre pour stopper la progression de cette pandémie.
‘’Si nous voulons arriver à une fin immédiate de la propagation de ce virus qui occasionne la maladie du Covid-19, nous devons aller vers un confinement d’au moins une à deux semaines’’, martèle-t-il.
Un avis que partage le jeune enseignant Yahya Diouf en service au bureau de la petite enfance de la deuxième circonscription départementale de l’inspection de l’éducation et de la formation de Mbour. Il ne verrait pas d’un mauvais œil un confinement national de quelques jours.
‘’Avec la situation qui prévaut sur le territoire sénégalais, avec notamment l’évolution notée dans la propagation de cette maladie, je crois bien que la sagesse voudrait qu’on aille vers un confinement de quelques jours pour arrêter la propagation du coronavirus’’, affirme M. Diouf.
‘’Nos autorités doivent avoir le courage de prendre leurs responsabilités pour imposer le confinement, parce que, apparemment, les Sénégalais semblent ne pas avoir conscience de l’ampleur et de la gravité de la situation’’, dit Ndèye Khady Fall, elle aussi, habitante de Mbour. Elle estime cependant qu’une telle décision suppose des mesures pouvant aider les populations à traverser facilement cette période, car ‘’elles ne disposent que du minimum pour survivre’’.
‘’Tant que le confinement n’est pas décrété, il sera difficile, voire impossible, de combattre efficacement cette épidémie’’, soutient Mme Fall. Elle souhaite que les autorités prennent des « mesures drastiques » pouvant aider à éradiquer la maladie.
« Si tout le monde reste chez lui pendant quelques jours, tout en respectant les gestes barrières, nous pouvons, en un temps record, nous débarrasser de ce mystérieux virus », soutient Ndoumbé Faye.
« Rien qu’en observant les gens dans la rue, on se rend nettement compte qu’ils ne sont pas conscients de ce qui les guette en cette période de crise sanitaire’’, constate Souleymane Seck, professeur de français à la retraite, qui réclame ’’des mesures fortes’’ contre la pandémie de coronavirus.
Selon ce septuagénaire, les autorités doivent rendre obligatoire le port du masque et interdire la circulation des véhicules automobiles et hippomobiles transportant des personnes. Ces moyens de transport peuvent, selon lui, constituer des vecteurs de propagation du Covid-19, au moment où les contaminations communautaires continuent d’effrayer beaucoup de Sénégalais, y compris les professionnels de la santé.
Son point de vue est entièrement partagé par Coumba Cissé. ’’Jusqu’à présent, les gens continuent à se déplacer d’une localité à une autre, et même d’une région à une autre, alors que l’interdiction est toujours en cours. Il faut que les services compétents, les forces de défense et de sécurité fassent beaucoup plus d’efforts, parce que certains citoyens (…) usent de toute sorte de subterfuges pour tromper la vigilance des autorités’’, dit-elle.
’’Tant qu’on n’aura pas décidé du confinement, ne serait-ce que pour quelques jours, le temps d’avoir le cœur net sur les origines des contaminations communautaires, il sera très difficile pour notre pays de combattre cette maladie, malgré l’engagement et le courage de nos agents de santé’’, insiste Mme Cissé.
Des pêcheurs mbourois déplorent que certains d’entre eux basés à Gunjur ou Tandjé, en Gambie, transportent des particuliers de ce pays vers le Sénégal, favorisant la propagation de la maladie. Ils appellent les services de sécurité à la vigilance.
Certaines personnes disent ne pas comprendre que malgré l’interdiction des rassemblements, les marchés, supermarchés, quais de pêche, sites de transformation de produits halieutiques et gares routières continuent à mener leurs activités comme si de rien n’était.
« Le fait de demander aux conducteurs des véhicules de transport de ne prendre que la moitié du nombre de places disponibles n’est pas une bonne solution contre la propagation du virus et les contaminations communautaires. On doit mettre un terme à leurs activités, ne serait-ce que le temps d’un confinement, pour faire disparaitre le Covid-19 », propose Amadou Ndiaye, un autre habitant de Mbour.
Laye Samb prévient : ’’Si nous ne nous confinons pas le plus rapidement possible, nous allons continuer à attendre, tous les matins, les fameux bulletins du ministère de la Santé qui nous livrent, tous les jours, la situation virologique du pays.’’ M. Samb appelle ses compatriotes au sens de la responsabilité, pour que soient respectées les mesures édictées par les acteurs sanitaires.
Si de nombreuses personnes optent pour un confinement total, l’idée la plus partagée, c’est que des mesures d’accompagnement soient prises au préalable pour permettre aux populations, qui n’auront plus la possibilité de sortir de chez elles, d’avoir de quoi se nourrir.
Et certains Mbourois affirment même qu’ils ne seraient pas surpris de voir les autorités prendre une telle décision dans les prochains jours pour contraindre les populations à rester chez elles, pour que soit éradiquée la maladie à coronavirus.
ADE/ASG/ESF