Mbourtv – Video – Pêche : Tentative de délivrance de licences à 54 navires chinois et turcs : Gaoussou Guèye dénonce et suggère l’application du code de la pêche dans toute sa rigueur. Le président de l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritimes (APRAPAM), Gaoussou Guèye, qui a dénoncer, mercredi la tentative, par les autorités sénégalaises, de délivrer 54 licences de pêche à des navires chinois et turcs, a indiqué que la ‘’meilleure stratégie’’ pour une ’’gestion durable’’ de la ressource halieutique, c’est d’aller vers l’application du code de la pêche dans toute sa rigueur.
’L’application stricte du code de la pêche est la meilleure stratégie de promouvoir une gestion responsable et durable de la ressource’’, a notamment dit M. Guèye, par ailleurs président de la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA), animait un point de presse à Mbour (ouest) pour entretenir avec les journalistes sur la question qui préoccupe déjà les acteurs de la pêche artisanale du Sénégal.
‘’On demande aux membres de la Commission consultative d’attribution de licences de pêche (CCALP) donne son avis, à distance, sur la délivrance de nouvelles licences de pêche à des navires notamment étrangers, à cause du COVID-19, avec l’état-d’urgence qui interdit les rassemblements et autres réunions. Il nous parait inopportun de convoquer une telle réunion’’, a soutenu M. Guèye.
« C’est la première fois, dans l’histoire du Sénégal, que la CCALP va statuer sur la délivrance de licences de pêche à 54 bateaux, mais, il ne doit pas y avoir de problème, si réellement le code de la pêche est appliqué », espère-t-il.
‘’L’article 15 du code de la pêche est plus que clair, puisqu’il stipule que pour disposer d’une licence de pêche dans notre, il faut immatriculer son bateau au Sénégal. Aucun de ses bateaux qu’on veut délivrer des licences n’est d’origine sénégalaise’’, a précisé Gaoussou Guèye, pour qui, ces navires n’ont pas droit à des licences de pêche.
A l’en croire, l’article 13 de ce même code stipule que la CCALP, à travers son président, le directeur des pêches maritimes, doit, une fois par an, faire un rapport d’évaluation sur l’état de la ressource et des licences délivrées, en conformité avec les plans d’aménagement, ainsi qu’un rapport d’évaluation du Centre régional océanographique Dakar-Thiaroye (CRODT).
’’Depuis 2015, aucune évaluation n’a été faite au Sénégal pour défaut de moyens, parce que le CRODT ne dispose pas de budget pour effectuer le travail de recherche qui est attendu de lui’’, a signalé M. Guèye, qui précise les licences à délivrer concernent les petits pélagiques.
»C’est contradictoire!’’, à son avis, puisque à cause de la raréfaction de la ressource, les pêcheurs sénégalais vont dans les pays limitrophes à la recherche de poisson. C’est inadmissible que des possibilités de pêcher les petits pélagiques soient données à des navires étrangers.
’’La sardinelle contribue à la sécurité alimentaire dans notre pays et ce qu’on veut faire n’est ni conforme à la lettre de politique sectorielle pêche et aquaculture (LPSPA) ni au code de la pêche encore moins au Plan Sénégal émergent (PSE)’’, insiste le président de l’APRAPAM qui renseigne que ’’la quasi-totalité des bateaux demandeurs sont en voie de sénégalisation’’.
Gaoussou Guèye rappelle que les femmes transformatrices et autres n’ont plus accès au poisson, les pêcheurs n’ont plus la possibilité de pêcher, en abondance et les mareyeurs peinent à approvisionner le marché national.
’’A Mbour, zone de pêche par excellence, une sardinelle coûte trois cent francs CFA. Dans une situation pareille, comment les familles les plus démunies peuvent-elles vivre’’, se demande Gaoussou Guèye.