Les pirogues artisanales utilisées par les candidats à l’émigration clandestine constituent des ‘’bombes flottantes’’(Gaoussou Gueye )

Mbourtv – Société : Les pirogues artisanales utilisées par les candidats à l’émigration clandestine constituent des ‘’bombes flottantes’’ qui, si on y prend garde, risque de créer une ‘’catastrophe inoubliable’’, a affirmé dimanche le président de l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs maritimes (APRAPAM) du Sénégal, Gaoussou Guèye.

‘’Ces pirogues artisanales peuvent exploser à tout moment et créer une catastrophe inoubliable. Parce qu’une pirogue qui a été conçue pour avoir à bord 40 personnes en transporte 200, qui cohabite avec 600 à 800 litres de carburant dans des bidons inadaptés et des bonbonnes de gaz, avec des personnes entasser pour un voyage qui dure des jours, c’est vraiment des bombes flottantes’’, a-t-il notamment dit.

Selon lui M. Guèye, également président de la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA), ces pirogues ne respectent aucune norme de sécurité, dans la mesure elles ne disposent pas d’extincteur et les usagers à bord ne portent jamais de gilets de sauvetage, de peur d’être facilement repérés par les différentes gardes côtes.

S’exprimant à l’occasion d’une journée de nettoiement des plages de Mbour (ouest) situées non loin du quai de pêche, Gaoussou Guèye a, par ailleurs, indiqué que la guerre des chiffres sur le nombre de personnes décédées ou disparues en mer pour être réglée facilement par chaque pirogue, avant de prendre le large, s’approvisionne en carburant sous-douane qui est subventionné par l’Etat du Sénégal.

‘’Pour accompagner la pêche dans sa contribution au développement économique et social, l’Etat a pris un train de mesures parmi lesquelles la subvention annuelle, à hauteur de huit milliard de francs CFA, du carburant pour pirogue’’, a-t-il rappelé, précisant que la procuration de ce carburant à la pompe est assujettie à la présentation du permis de pêche en cours de validité et du ticket de carburant délivré par le chef de poste du service des pêches.

D’après le président de l’APRAPAM, les carnets de carburant sont obtenus, au niveau central, sur demande faite par la Direction des pêches maritimes (DPM) au bureau des douanes de Dakar-pétrole, sise au mole 8, qui passe la commande à l’Association sénégalaise des professionnels du pétrole (ASPP).

Une fois la livraison faite, ajoute M. Guèye, la douane appose son visa sur chaque carnet avant transmission à la DPM. Les carnets, après expression des besoins sur les quantités et volumes, sont transmis aux services régionaux des pêches qui les répartissent aux différents postes de contrôle du service des pêches.

‘’Au niveau des postes, la délivrance des tickets de carburant au pêcheur se fait sur présentation du permis de pêche en cours de validité et l’immatriculation de la pirogue concernée’’, a-t-il Guèye qui estime cette procédure pourrait, au moins, permettre d’identifier les pirogues susceptibles de faire une longue navigation à cause des quantités demandées.

‘’Les opérations sont enregistrées et tenues dans des registres et les index sont relevés périodiquement à la pompe, par les agents de pêche, pour déterminer le volume de carburant consommé à la période et vérifier la conformité avec la quantité de tickets carburant à la station’’, a encore expliqué Gaoussou Guèye.

A l’en croire, les volumes de carburant vendus à la pompe sont dans des rapports transmis au niveau régional qui dans un rapport annuel fait la situation au niveau central.

‘’Une bonne opérationnalité de cette procédure doublée d’une gestion rigoureuse au niveau des postes de contrôle permettrait à l’Etat qui a toujours apporté une subvention annuelle d’avoir une main mise sur le niveau de consommation du carburant de pirogue’’, a-t-il conclu.

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