Candidat à sa propre succession à la mairie de de Malicounda, Maguette Sène revient, dans un entretien avec L’Observateur et les raisons pour lesquelles il a choisi, sur insistance des populations, de briguer un autre mandat. Morceaux choisis.
Vous êtes candidat à votre propre succession à Malicounda. Qu’est-ce qui vous pousse à vouloir encore briguer la mairie ?
Ce n’est pas moi-même qui l’ai exprimé, bien que je ne refuse pas. Ce sont les adjoints au maire, les présidents de commission, les conseillers municipaux, les responsables politiques de la coalition Benno bokk yakaar (Bby), tous unis comme un seul homme, qui m’ont dit : «Monsieur le maire, on va organiser, pour toi, un meeting d’investiture.» Ce meeting mémorable a été organisé au mois de juillet dernier. Il y a eu une mobilisation monstre au cours duquel meeting mes pairs m’ont investi pour être leur candidat. Je l’ai accepté avec humilité dans la mesure où, nous avons commencé à Malicounda un travail remarquable. Et je crois qu’il serait bien de continuer ce travail. Le premier mandat, c’était un mandat des besoins de base. Nous avons réussi à réaliser, dans notre commune, 100% d’accès à l’électricité en 2021, avant le deadline fixé par le Président Sall en 2025. Nous avons beaucoup fait dans le domaine de l’eau, avec la construction de trois forages, sans compter l’extension des forages qui existaient. Dans la santé, nous avons aussi beaucoup fait pour nos populations. Nous avons trouvé le plateau médical de Malicounda à 6 postes de santé. Nous en avons construit 7 nouveaux postes de santé au cours de notre mandat. Dans le domaine de l’éducation, nous avons construit au moins 30 classes, confectionné plus de 1 000 tables-bancs, sans compter les fournitures scolaires données chaque année aux élèves. Il y a une ambition qui est là d’investir dans le développement pour seconder le Président Macky Sall au niveau local. Notre second mandat, nous voudrions qu’il soit un mandat des grands projets qui donnent l’emploi, créent la richesse, tout en continuant d’assurer les besoins de base qui ne sont pas totalement satisfaits. Puisque, quand il y a vie, les besoins de base augmentent.
Vous avez été nommé l’un des meilleurs maires du Sénégal. Mais vos adversaires politiques ne cessent de dénoncer votre gestion du foncier dans la commune de Malicounda. N’est-ce pas là un gros problème ?
Notre titre parmi les trois meilleurs maires du Sénégal, s’il y a des adversaires qui le contestent, ce n’est pas moi qui l’ai dit. Parlant du foncier, lorsque j’ai été élu maire, mon objectif était de faire en sorte qu’il y ait la sécurité juridique dans le foncier à Malicounda. Avant notre arrivée à Malicounda, quand tu avais une parcelle, ce n’était pas sûr que tu sois le propriétaire. La cession d’une parcelle d’un propriétaire à un autre était tellement facilitée. Toutes les dérives étaient possibles. Malicounda était en procès partout jusqu’à la Cour suprême. C’est pourquoi, je me suis dit qu’il faut une sécurité juridique dans le foncier. Nous avons mis en place un dispositif très rigoureux qui nous a permis de réaliser cet objectif. Jamais on ne m’a convoqué dans un tribunal pour des faits relevant de ma propre personne, de ma propre signature, pour des questions foncières. Ceux qui parlent du foncier n’ont absolument rien à dire.
Pourtant, des activistes comme Guy Marius Sagna, en compagnie des populations, sont venus marquer le coup de cette dénonciation-là…
Finalement quel a été le résultat ? Est-ce qu’il y a eu une seule preuve qu’une malversation a été faite ? Il n’y en a pas. S’il y en avait, aujourd’hui on serait ailleurs. Je sais la peine que je me suis donnée pour que la commune puisse prétendre le petit droit sur cette assiette foncière. Toute personne qui veut faire croire autre chose aux gens se trompe. Tôt ou tard, Dieu nous jugera.
x
Nous avions trouvé le budget de Malicounda à moins de 400 millions de FCfa. Aujourd’hui, nous l’avons amené à un peu moins d’un (1) milliard de FCfa.
En faisant comment ?
Nous avons assaini. Je donne un petit exemple : les frais de bornage et de mutation que nous avions trouvés à moins de 50 millions de FCfa par année, aujourd’hui, j’ai signé le dernier bordereau pour les frais de mutation et nous sommes à 198 millions de FCfa en début octobre, et il nous reste encore trois mois de gestion. S’il plaît à Dieu, nous irons à 250 millions de FCfa. Chaque année, on assainit. Tout entre là où ça doit entrer. Ce sont ces assainissements-là qui font que sur nos ressources propres, il y a des plus-values qui ont été notées. Et le partenariat aussi nous a permis de faire beaucoup de choses. Il y a également l’appui du Président Macky Sall à notre commune.
Qu’en est-il du financement des femmes à Malicounda ?
Les femmes ont longtemps souffert des prêts de banques avec des intérêts exorbitants. Quand nous sommes arrivés à la tête de la mairie, des femmes ont demandé de ressusciter la tradition qui était là, notamment les tontines. Avec ce système, les intérêts qui devaient aller aux banques sont revenus aux femmes. Aussi, j’ai dit aux femmes de se tourner vers la production. Ainsi, nous avons créé 4 unités de savonnerie à Malicounda, 2 dans le Nord et 2 dans le Sud. Les bénéfices reviennent à l’usine et aux femmes. Les femmes ont participé à la mise en place de ces unités et la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der) nous a accompagnés à faire les investissements qu’il faillait. Aujourd’hui, c’est la crise du Covid-19 qui a un peu freiné l’activité, puisque la matière première que les femmes utilisaient venait de la Sierra Leone.
seneweb